Otto Dix, peintre expressionniste et de la Nouvelle Objectivité

Biographie

Otto Dix est un peintre allemand né le 2 décembre 1891 à Untermhaus (Empire allemand) et mort le 25 juillet 1969 à Singen en Allemagne de l’Ouest à l’âge de 78 ans. D’un père ouvrier et d’une mère poète, il est connu pour sa peinture associée au courant artistique de la Nouvelle Objectivité et de l’Expressionnisme. Ses œuvres sont également antimilitaristes, extrêmement marquées par les deux guerres mondiales auxquelles il a participé.

 

  • Sa jeunesse

Sa jeunesse est surtout marquée par l’art et la guerre. Entre 1906 et 1910, il devient apprenti décorateur à Géra et suit en même temps des cours de dessin le soir. Lorsqu’il étudie à l’École des Arts décoratifs de Dresde, il s’intéressera à plusieurs courants artistiques : le cubisme, le futurisme et le dadaïsme. C’est à cette période qu’il découvre Van Gogh, les futuristes Italiens et les expressionnistes allemands.

 

  • La Première Guerre mondiale

Plus tard, il participe à la Première Guerre mondiale en s’engageant dans l’armée allemande, un événement qui le marquera profondément et qu’il exprime d’ailleurs dans l’ensemble de ses œuvres. Il le voit non pas comme un événement héroïque, mais plutôt comme une période d’une extrême sauvagerie qui aura de nombreuses répercussions sur le patrimoine, la nature et surtout l’Homme.

Une fois la guerre terminée en 1919, il entre à l’Académie des Beaux-arts de Dresde puis se remet à peindre des œuvres liées au dadaïsme. Il devient antimilitariste et veut dénoncer les horreurs et la violence inhumaines de la guerre à travers son art, un art moderne pour peindre la guerre moderne. Ses œuvres arriveront à leur apogée entre 1925 et 1927.

En 1927, Dix est nommé Professeur dans la même Académie et expose à travers le monde. Il se fera pourtant renvoyer en 1933, car ses œuvres sont jugées « dégénérées » par les nazis alors au pouvoir. Il déménagera près du lac de Constance dans le sud-ouest de l’Allemagne alors qu’en parallèle, ses peintures seront retirées des musées, voire brulées. Certaines en revanche ont été exposées lors de l’exposition nazie de « l’Art dégénéré » de Munich en 1937-1938.

 

  • La Seconde Guerre mondiale

Il participera de force à la Seconde Guerre mondiale, un événement qui ne fera que renforcer son côté antimilitariste. À partir de la fin de la guerre et jusqu’à sa mort (à la suite d’un infarctus), l’artiste s’éloigne des nouveaux courants artistiques allemands notamment l’art d’après-guerre dans la République fédérale d’Allemagne (RFA) et le réalisme social dans la République démocratique allemande (RDA).

 

Hautes distinctions

Otto Dix a reçu d’importants prix en reconnaissance de sa carrière :

  • 1959 : Commandeur de l’ordre du Mérite de la République fédérale d’Allemagne (Große Bundesverdienstkreuz)
  • 1966 : Prix Lichtwark à Hambourg
  • 1966 : Prix Martin-Andersen-Nexø à Dresde
  • 1967 : Prix Hans-Thoma et Prix Martin Andersen Nexö
  • 1968 : Prix Rembrandt de la Fondation Goethe de Salzbourg

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Quelques œuvres majeures

  • Selbstbildnis mit Artillerie-Helm (Autoportrait au casque d’artilleur), 1914
  • « Invalidés de guerre jouant aux cartes » ou « Les joueurs de Skat », 1920 : ce tableau représente trois anciens soldats allemands invalides de la Première Guerre mondiale qui jouent aux cartes ;
  • Pragerstrasse ou « La rue de Prague », 1920 : il met en lumière le climat politique et social de l’Allemagne des années 20
  • Der Schützengraben ou « La Tranchée », 1920-1923 : il décrit les corps démembrés et décomposés des soldats
  • « Assaut sous les gaz », 1924 : c’est la douzième d’une série de 50 gravures intitulée Der Krieg (La Guerre). Cette œuvre représente des soldats allemands à l’assaut durant la Première Guerre mondiale
  • « La Guerre », un triptyque de 1929-1932 : il est composé de trois panneaux où l’artiste énonce très clairement son dégoût de la guerre et le pacifisme qui en est la conséquence.
  • « Tentation de saint Antoine », 1944 : c’est une reprise du titre classique « La Tentation de saint Antoine » de Jérôme BOSCH (vers 1501). Chez Otto Dix, c’est une allégorie sur des thèmes bibliques

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